La « gender fatigue » : de la lassitude à l’innovation
“Encore un débat sur l’égalité ?”
“On en parle déjà assez, non ?!”
“Franchement, aujourd’hui, les femmes ont les mêmes opportunités que les hommes.”
“À force, ça devient lassant…”
Ces phrases, vous les avez sûrement déjà entendues.
Elles illustrent un phénomène bien réel : la gender fatigue.

Qui sont les « gender fatigués » ?
Le concept de « gender fatigue » apparaît en 2009 aux Etats-Unis. Il renvoie initialement à une forme de résignation : lorsque les avancées en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et de l’inclusion stagnent ou progressent à un rythme trop lent, à quoi bon persévérer dans son engagement ?
D’autant qu’à la lassitude de ceux qui tentent de faire bouger les choses s’ajoute l’agacement de celles et ceux qui jugent que suffisamment de progrès ont été accomplis, ainsi que l’exaspération de celles et ceux qui ne voient pas où est le problème et qui en ont marre d’en entendre parler aussi régulièrement.
Quel que soit l’angle d’approche, la « gender fatigue » repose sur un même doute à l’égard des politiques d’égalité : leur efficacité est remise en question, tout comme leur crédibilité et leur sincérité.
Ainsi, bien que les raisons de cette lassitude diffèrent, voire s’opposent, le sentiment d’épuisement est partagé par de nombreux collaborateurs et collaboratrices.
Reste alors une question : comment aller au-delà de ce constat ?
L’égalité (réelle) entre les femmes et les hommes n’est plus un sujet ? Vraiment ?
Pourtant, vouloir faire taire ces voix qui s’élèvent reviendrait à demander à la sécurité routière d’abandonner ses campagnes de sensibilisation sous prétexte que les accidents mortels ont diminués : c’est absurde.
A ce stade, il semble ainsi important de rappeler la réalité. Malgré des avancées législatives et des progrès incontestables en matière d’égalité professionnelle, des inégalités persistent :
- 78% des temps partiels sont occupés par des femmes,
- 72% des tâches domestiques sont assurées par les femmes,
- Seulement 24% des métiers sont mixtes,
- Et toujours 24,4% d’écart de salaire entre les femmes et les hommes tous temps de travail confondus.
Par ailleurs, promouvoir l’égalité, ce n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est aussi un enjeu de santé et de bien-être au travail pour toutes et tous. Des environnements plus égalitaires réduisent les Risques Psycho-Sociaux (RPS), notamment le harcèlement et les agressions sexuelles, en instaurant une culture du respect et de la prévention. Pour les hommes, cela permet aussi de remettre en question des normes virilistes qui les exposent à davantage de risques physiques et d’accidents au travail. En encourageant une répartition plus équilibrée des responsabilités et une meilleure reconnaissance des émotions, l’égalité favorise un climat de travail plus apaisé, où chacun peut s’épanouir sans subir la pression des stéréotypes de genre.
En bref, on a encore du pain sur la planche, et plus d’égalité est synonyme de bien-être général.
Mais alors, comment continuer à avancer, et ce en embarquant simultanément les deux pans des gender fatigués ?
Comment sensibiliser sans tomber dans la « gender fatigue » ?
Inclure l’ensemble des collaborateurs dans le débat, femmes ET hommes
Pendant longtemps, les discours sur l’égalité professionnelle ont majoritairement ciblé les femmes, mettant l’accent sur leur sous-représentation, leurs obstacles à la progression et les mesures nécessaires pour corriger ces inégalités. Si cette approche a permis des avancées, elle a parfois eu pour effet collatéral d’exclure une partie des hommes du débat, voire de susciter une forme de résistance, ou de backlash. Or, la mixité n’est pas une faveur faite aux femmes : elle profite à toutes et tous.
En favorisant des environnements de travail plus équilibrés, la mixité améliore la coopération, réduit les tensions et libère chacun des stéréotypes de genre. Elle offre aussi plus de flexibilité aux hommes, en normalisant, par exemple, le congé parental ou un meilleur équilibre entre vie pro et perso. En prime, elle renforce la performance des entreprises, qui bénéficient de la diversité des talents et des points de vue.
Plutôt que d’opposer les genres, il est temps d’adopter un discours réellement inclusif. L’égalité n’est pas un combat de femmes contre hommes, mais un levier de progrès collectif.
C’est justement l’approche que nous avons choisie chez Goods To Know : nous visons à déconstruire les stéréotypes qui enferment les femmes ET les hommes dans des cases pour offrir plus de liberté à tous.
Intégrer le sujet de l’égalité dans la culture de l’entreprise
Il est aussi crucial d’intégrer l’égalité dans la culture de l’entreprise et dans les pratiques quotidiennes : plutôt que de la traiter comme un sujet ponctuel, il s’agit d’en faire une norme à travers des politiques internes, des pratiques de recrutement, d’évaluation et de promotion. Communiquer sur les inégalités deux fois dans l’année pour le 8 mars ou octobre rose, ce n’est plus suffisant !
Par ailleurs, la mise en place de politiques de réajustement en faveur des femmes nécessite de préparer le terrain : le processus doit être juste, transparent, et correctement expliqué à tous afin d’éviter les frustrations, qui auront l’effet inverse et diviseront plutôt que de rassembler.
Adopter des formats positifs
Nous recommandons de varier les formats et les angles de discussion, pour éviter une répétition qui pourrait être rébarbative. Jeux, défis, quiz, culture, art… Les prismes par lesquels les inégalités de genre peuvent être abordées sont nombreux !
Aussi, il faut à tout prix éviter la culpabilisation et favoriser l’engagement positif. Plutôt que de dénoncer constamment les inégalités, sachez aussi mettre en avant les progrès réalisés et les succès des initiatives, et adoptez une approche de co-construction et de solutions partagées. Embarquez les collaborateurs dans la définition de votre politique, dans le choix de vos actions, et utilisez des indicateurs visibles et parlants pour maintenir l’intérêt et la motivation !
La « gender fatigue » : moteur de changement !
La « gender fatigue » n’est pas une fatalité, mais plutôt un signal d’alarme qui nous invite à renouveler nos approches et à innover pour une égalité plus engageante et concrète.
Chez GTK, nous croyons que l’innovation et l’inclusion sont les clés d’un progrès durable. Si vous souhaitez former ou sensibiliser vos collaborateurs aux enjeux de l’égalité femmes-hommes, n’hésitez pas à nous contacter.